COLLOQUE INTERNATIONAL DU CONSEIL ISLAMIQUE

affiche

Noureddine BELHOUT, Directeur de la Faculté des Sciences Islamiques de Paris, acteur clé du Colloque International sur l’Interconnaissance Humaine

Sous le haut patronage du Président de la République algérienne et du Président du Conseil Islamique d’Algérie, s’est tenu un colloque international d’envergure consacré à « l’interconnaissance humaine et son rôle dans l’établissement de relations saines et apaisées dans le monde d’aujourd’hui ». Un événement crucial à l’heure où notre planète est marquée par les guerres, la peur et la phobie de l’autre, en particulier envers les musulmans, souvent victimes de préjugés en Occident.

Parmi la centaine de chercheurs invités de divers horizons, M. Noureddine BELHOUT, Directeur de la Faculté des Sciences Islamiques de Paris, a joué un rôle de premier plan. Sa participation active aux travaux du congrès a été saluée, tout comme ses interventions sur plusieurs chaînes de télévision et de radio, où il a su porter la voix du dialogue et de la compréhension mutuelle.

Trois objectifs majeurs pour une société apaisée

Dans ses interventions, M. BELHOUT a résumé les objectifs de cette manifestation scientifique en trois axes principaux :

1. Établir les fondements théoriques de l’inter-connaissance
Il a rappelé que l’inter-connaissance est un objectif fondamental de la création selon l’Islam : « Allah a voulu que les êtres humains se connaissent, car nul ne peut vivre ni subsister seul. » Ce principe s’applique à toutes les échelles, des individus aux nations, et prend tout son sens dans un monde secoué par les tensions et les conflits.

2. Généraliser et sensibiliser à ces valeurs essentielles
M. BELHOUT a insisté sur la nécessité de diffuser ces valeurs à tous les niveaux de la société, des enfants aux décideurs. Il a plaidé pour leur intégration dans les programmes scolaires, les activités associatives et la société civile, tout en soulignant le rôle crucial des médias. L’objectif : que ces notions ne restent pas de simples concepts théoriques, mais deviennent des réalités vécues et partagées.

3. Faire connaître l’Islam et les musulmans à l’Occident
Enfin, il a souligné l’importance de déconstruire les peurs et les phobies infondées, notamment en Occident, en mettant en avant la dimension universelle et pacifique de l’Islam. L’inter-connaissance devient alors un pont pour dépasser les incompréhensions et construire un avenir commun, loin des préjugés et des conflits.

Un engagement salué et porteur d’espoir

La contribution de M. Noureddine BELHOUT à ce colloque mondial a été largement remarquée. Son appel à l’action, à la pédagogie et à l’ouverture résonne comme un message d’espoir pour un monde plus juste, plus tolérant et plus uni.

La reconnaissance mutuelle joue un rôle central dans la réduction de la peur et de la haine entre musulmans et occidentaux, car elle permet de dépasser les préjugés, de créer des liens de confiance et d’ouvrir la voie à la compréhension réciproque.

1. Démystifier l’Autre et sortir du “choc des civilisations”
La reconnaissance mutuelle implique d’accepter l’autre dans son identité, sa culture et sa foi, sans chercher à imposer sa propre vision du monde. Ce processus dissipe la perception d’un simple affrontement entre civilisations ou religions et permet de cibler les efforts sur la construction d’un vivre-ensemble fondé sur la liberté, l’égalité et le respect des droits fondamentaux. En reconnaissant la diversité, on réduit la peur de l’inconnu et on désamorce les discours de haine.

2. Favoriser le dialogue et la compréhension
Le dialogue, fondé sur la reconnaissance mutuelle, permet de découvrir les points communs, de clarifier les différences et de bâtir des passerelles entre les sociétés. Il ne s’agit pas de convaincre ou de vaincre l’autre, mais de comprendre ses motivations et ses valeurs, ce qui libère des préjugés et prépare le terrain à l’amitié et à la coopération. Le Coran lui-même invite à ce que les peuples se connaissent les uns les autres (Al-Hujurat:13), posant la connaissance mutuelle comme un objectif divin.

3. Renforcer la solidarité et la résilience sociale
La reconnaissance mutuelle encourage la solidarité et l’inclusion, en particulier dans des sociétés multiculturelles. Elle permet de construire une société indivisible, nourrie de tous les héritages spirituels, où musulmans et non-musulmans participent ensemble à un projet commun. Les initiatives interconfessionnelles et interethniques, portées par la société civile, sont essentielles pour lutter contre la haine et renforcer la résilience face aux préjugés et à l’intolérance.

4. Promouvoir des valeurs universelles
Les valeurs islamiques fondamentales – paix, justice, dignité humaine – rejoignent les principes universels de pluralisme et de respect des droits humains. La reconnaissance mutuelle permet de mettre en avant ces valeurs partagées, facilitant ainsi l’inclusion et la coexistence harmonieuse.

En résumé :
La reconnaissance mutuelle est un levier puissant pour réduire la peur et la haine entre musulmans et occidentaux. Elle favorise le dialogue, la compréhension, la solidarité et la construction d’une société plus juste et plus apaisée, où la diversité est perçue comme une richesse et non comme une menace.

Voici des actions concrètes qui peuvent favoriser le dialogue interculturel et religieux :

1. Sensibilisation et éducation
– Organiser des ateliers de formation, des débats et des campagnes de sensibilisation sur l’importance du dialogue, de la tolérance et de la diversité culturelle et religieuse, en particulier auprès des jeunes et dans les écoles.
– Intégrer l’enseignement des langues et des textes sacrés dans les programmes scolaires pour mieux comprendre les religions et éviter les manipulations ou les malentendus[4].
– Proposer des programmes éducatifs sur la sociologie des religions et l’histoire des différentes cultures.

2. Implication des leaders et institutions
– Mobiliser les leaders religieux et communautaires à travers des rencontres de dialogue, des cultes œcuméniques et des ateliers de réflexion sur les enjeux du vivre-ensemble et de la paix.
– Créer des comités interreligieux et interculturels locaux pour animer des actions communes, prévenir les conflits et promouvoir la compréhension mutuelle.

3. Activités culturelles et artistiques
– Organiser des événements artistiques, des festivals, des représentations théâtrales et des ateliers créatifs réunissant des personnes de différentes cultures et religions pour favoriser l’échange et la découverte.
– Faciliter les échanges entre artistes et créateurs de différentes origines pour renforcer le dialogue à travers l’art et la culture.

4. Projets communs et partenariats
– Mettre en place des projets collaboratifs (par exemple, des concours scolaires, des actions de solidarité, des visites conjointes de sites patrimoniaux ou de lieux de culte) impliquant des participants de différentes cultures et religions.
– Soutenir les initiatives de la société civile et des ONG en faveur de la paix, de l’inclusion et du dialogue.

5. Actions sociales et humanitaires
– Organiser des actions sociales communes telles que des visites aux personnes vulnérables (malades, prisonniers, nécessiteux), des marches pour la paix ou des campagnes d’assistance sociale, impliquant plusieurs communautés religieuses et culturelles.

6. Utilisation des médias et des réseaux sociaux
– Lancer des campagnes sur les réseaux sociaux pour promouvoir une image positive de la diversité et lutter contre les discours de haine.
– Impliquer les médias dans la diffusion de messages de paix, de respect et de compréhension mutuelle.

7. Suivi et évaluation
– Mettre en place des rencontres régulières de suivi et d’évaluation des actions menées pour ajuster les stratégies et renforcer l’impact du dialogue.

Ces actions, menées de façon inclusive et participative, créent des espaces de rencontre, d’écoute et de coopération, essentiels pour instaurer une culture de paix et de respect entre les différentes communautés.

Mr. BELHOUT, Directeur de la Faculté des Sciences Islamiques de Paris.